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existe sous ce parallèle une ou plusieurs grandes îles qui n’aient pas encore été aperçues, et que l’une soit celle à laquelle aborda Juan Fernandès. Cette opinion a été celle de plusieurs savans géographes, et le contraire n’a pas encore été démontré par un fait. La seule présomption qui puisse la faire révoquer en doute, c’est que cette île serait trop éloignée d’une grande terre, et les principes de la géographie physique, fondés sur l’observation de la disposition générale des terres à la surface du globe, nous montrent que toutes les îles considérables sont peu éloignées d’un continent. On ne pourrait donc s’attendre à rencontrer, dans les parages dont il est question que des îles de peu d’étendue.


CHAPITRE V.

Drake. Sarmiento. Cavendish.

La découverte du détroit de Magellan fut regardée par toutes les nations de l’Europe comme un avantage commun auquel tous les navigateurs avaient le même droit. Les efforts que fit l’Espagne en divers temps pour en exclure les étrangers n’aboutirent qu’à d’excessives dépenses, dont elle reconnut enfin l’inutilité. Les Anglais tentèrent les premiers cette route avec d’autant plus d’audace qu’aux pé-