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Quelques écrivains ont supposé que la grande terre vue par Fernandès était la Nouvelle-Zélande. Cependant ce pays est éloigné de la côte de l’Amérique méridionale de plus de cent degrés en longitude, et dans la règle ordinaire on ne parcourt pas une route aussi longue en un mois ; mais cela n’est pourtant pas impossible. La position de cette contrée ne s’accorde donc pas avec celle de la terre reconnue par Fernandès, puisque celle-ci n’était qu’à 40° à l’ouest de l’Amérique méridionale ; toutefois il faut observer sur ce point, que l’historien qui nous a transmis l’histoire de cette navigation n’était pas géographe, et qu’il a bien pu ne pas en raconter les circonstances avec une exactitude rigoureuse ; d’ailleurs il n’en parlait que sur le rapport d’autrui. On ne peut au reste raisonnablement contester l’authenticité de ce qu’il avance ; car il cite entre autres témoignages celui d’un officier auquel Fernandès avait montré la carte qu’il avait dressée du continent dont il avait eu le premier connaissance. Fernandès a pu aussi, par des motifs particuliers, indiquer d’une manière inexacte la position de la nouvelle terre. Enfin il est peut-être convenable de considérer que l’espace immense qui se trouve entre le Chili et la Nouvelle-Zélande a été rarement parcouru sous le parallèle du 40e. degré austral ; c’est ce que l’on peut vérifier en comparant entre elles les cartes sur lesquelles sont tracées les routes des navigateurs qui ont traversé le grand Océan. Il est possible qu’il