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autre île qui fut nommée San-Jorge (Saint-George). Elle forme avec celle de Santa-Isabel un canal dont l’entrée, qui regarde le sud-est, a six lieues de longueur sur une de large, dans la partie de l’ouest. On y trouve un port qui pourrait recevoir mille vaisseaux mouillés sur huit, et douze brasses de l’eau la plus liquide : l’entrée en est au sud-est, et la sortie au nord-ouest : là, un des bords, présente un village composé de plus de trois cents cases. On trouva dans l’île de Saint-George quelques perles, auxquelles les habitans ne paraissaient attacher aucun prix ; ils en donnèrent un grand nombre pour racheter une de leurs pirogues dont les Espagnols s’étaient emparés.

» On prolongea la côte méridionale de Santa-Isabel, et après avoir couru quarante lieues, on rencontra des récifs très-étendus, sur lesquels on vit un grand nombre de canots des Indiens occupés à la pêche. Ils se réunirent tous pour venir attaquer le brigantin ; ils décochèrent leurs traits, et s’enfuirent. On distingua parmi ces récifs plusieurs petites îles habitées, et d’autres désertes.

» Au voisinage de la pointe la plus occidentale de Santa-Isabel, qui est située par 7° 30′ sud, on trouva plusieurs îles, qui sont toutes peuplées ; on y vit des chauves-souris dont l’envergure est de cinq pieds.

» La longueur de Santa-Isabel est de quatre-vingt-quinze lieues, sa largeur de vingt, et son circuit de plus de deux cents.