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Moto, passa devant les Moluques : mais les habitans ne voulurent pas le laisser descendre à terre sans une permission de Galvan.

Malgré le mauvais succès de l’entreprise d’Alcazova, la difficulté de traverser l’isthme de Darien pour parvenir au grand Océan et gagner le Pérou engagea l’Espagne à faire de nouvelles tentatives pour y arriver par le détroit de Magellan. Guttierès de Carvajal, évêque de Placentia, fît armer à ses frais trois vaisseaux, qui firent voile de Séville en août 1539, sous le commandement d’Alfonse de Camargo. Le 20 janvier 1540, ils mouillèrent près du cap des Vierges, à 52° 20′ sud. Entrés dans le détroit, le vaisseau amiral fut brisé contre les rochers ; l’équipage put se sauver à terre. Camargo, sur le second bâtiment, arriva dans le grand Océan, et surgit en très-mauvais état au port d’Aréquipa. Le troisième bâtiment, après avoir essuyé bien des misères, revint en Europe par l’Océan atlantique.

Les événemens désastreux qui avaient accablé toutes les expéditions essayées depuis celle de Magellan, dégoûtèrent les Espagnols du passage par le détroit. On se borna donc, pour assurer désormais contre les pirates le trajet par terre d’une mer à l’autre, à fortifier la ville de Nombre de Dios dans l’isthme de Panama.

Cependant, les vice-rois du Mexique continuaient à faire des tentatives pour arriver aux Moluques par le grand Océan. Jean Gaëtan, pilote italien au service d’Espagne, partit du