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Saavedra repartit une seconde fois de Tidor en 1529 pour gagner le Mexique ; il suivit la même route que dans le voyage précédent, et revit les îles dont il avait enlevé trois nègres. L’un d’eux s’était fait chrétien et annonçait de l’intelligence. Saavedra l’envoya dire à ses compatriotes qu’il venait pour commercer avec eux, mais non pour leur faire du mal ; mais à peine l’insulaire mettait le pied sur le rivage, qu’il fut tué par les siens. Alors l’amiral leva l’ancre, et, naviguant au nord-est, découvrit cinq petites îles, la plus grande de quatre lieues de long. Les insulaires étaient nus, noirs et barbus ; ils avaient de petites pirogues à voiles turques en feuilles de palmier. Cinq de ces sauvages s’avancèrent vers le navire en criant d’une voix menaçante ; ils semblaient dire que l’on amenât les voiles. Un d’eux jeta une pierre contre le vaisseau d’une telle force, qu’il fendit une planche du bordage. On leur tira un coup de mousquet qui n’atteignit personne ; ils se sauvèrent. Ces îles sont à au nord de l’équateur, à moitié chemin de Tidor au Mexique. Ce sont probablement les îles des Barbus. Quatre-vingts lieues plus loin, toujours dans la direction du nord-est, on mouilla près d’îles basses, par 12° nord. Des hommes, qui puisaient de l’eau, firent signe aux Espagnols avec une bannière. Sept pirogues vinrent à la proue du navire. Vingt insulaires y montèrent avec une femme qui avait l’air d’une sorcière. Elle toucha de la main tous les Espagnols les uns