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protesta de son attachement pour les Espagnols ; et, voyant leur empressement à charger leurs vaisseaux de clous de girofle, il leur dit que, n’ayant pas dans son île la quantité de clous secs dont ils avaient besoin, il irait en chercher à l’île de Bachian.

Le 12 novembre, les Espagnols portèrent à terre, dans un hangar, les marchandises qu’ils destinaient aux échanges. Le trafic eut lieu sans la moindre difficulté ; et le mercredi 18 décembre, les vaisseaux étant chargés de clous de girofle, et bien approvisionnés de vivres, on fit toutes les dispositions pour le départ. La Victoire appareilla la première, et gagna le large, où elle attendit la Trinité. Celle-ci avait beaucoup de peine à lever l’ancre ; on s’aperçut d’une voie d’eau. Ce navire fut obligé de rester à Tidor pour la réparer. Comme on craignait que la Victoire ne fût trop chargée, on la fit rentrer dans le port ; on porta une partie de la cargaison à terre, et tout étant prêt pour le départ, que l’on ne pouvait retarder pour ne pas laisser passer la saison favorable, ce bâtiment quitta Tidor le 11 décembre, à midi.

Les Espagnols, durant leur séjour à Tidor, vécurent constamment en bonne intelligence avec les habitans. Le roi envoya son fils à Motir pour y chercher des clous de girofle, afin que les cargaisons fussent plus promptement complétées ; il cherchait à prévenir les désirs de ses hôtes ; ceux-ci, de leur côté, faisaient