Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

monument de leur victoire sur les chrétiens. Le corps de ce vaillant homme resta donc au pouvoir de ces barbares, et fut privé des honneurs que les compagnons de ses travaux voulaient lui rendre.

« Mais, s’écrie Pigafetta, la gloire de Magellan lui survivra. Il était orné de toutes les vertus ; il montra toujours une constance inébranlable au milieu de ses grandes adversités. En mer, il se condamnait lui-même à de plus grandes privations que le reste de l’équipage. Versé plus qu’aucun autre dans la connaissance des cartes nautiques, il possédait parfaitement l’art de la navigation, ainsi qu’il l’a prouvé en faisant le tour du monde, qu’aucun autre n’avait osé tenter avant lui. »

Le lendemain de la mort de Magellan, les équipages des navires élurent pour lui succéder Édouard Barbosa, Portugais et son neveu, et Jean Serrano, Espagnol. Mais ces nouveaux commandans n’exercèrent pas leurs fonctions bien long-temps. Le malheur semblait poursuivre l’escadre depuis qu’elle avait perdu celui qui l’avait le premier conduite dans ces régions lointaines. Le roi de Zebu, sous prétexte de resserrer l’alliance conclue avec les Espagnols, les invita le 1er. mai à un festin, annonçant en même temps qu’il voulait leur remettre le présent dont il avait intention de faire hommage au roi de Castille. Barbosa fit appeler les capitaines pour leur dire qu’il allait se rendre à l’invitation du roi de Zebu. Serra-