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mille Indiens, et ajoute que, le secourant ensuite avec ses Castillans, il remportera infailliblement la victoire. Mais Magellan le remercie de sa bonne volonté, et l’invite à rester dans ses balangais à considérer comment les Castillans combattent.

» Le 27, au point du jour, dit Pigafetta, nous sautâmes dans l’eau jusqu’aux cuisses, les chaloupes ne pouvant approcher de terre à cause des rochers et des bancs de sable. Nous étions quarante-neuf en tout, ayant laissé onze personnes pour garder nos embarcations. Nous fûmes obligés de marcher quelque temps dans l’eau avant de pouvoir gagner la terre.

» Nous allâmes droit au village, où nous ne trouvâmes personne ; mais à peine eûmes-nous mis le feu aux maisons, qu’un bataillon de cinq cents insulaires nous prit en flanc d’un côté ; tandis que nous nous défendions contre celui-là, il en parut un second d’un autre côté ; enfin un troisième nous attaqua de front. Ils se précipitaient sur nous en jetant des cris horribles. Notre capitaine fut obligé de diviser sa petite troupe en deux pelotons ; mais nous chargeâmes ces barbares avec tant de vigueur, que nous pûmes nous réunir. Cependant ils combattaient avec un acharnement sans égal ; les blessures qu’ils recevaient ne faisaient que les rendre plus furieux. D’ailleurs, se fiant à la supériorité du nombre, ils nous jetaient des nuées de lances de roseaux, de pieux endurcis au feu, des pierres, de la terre, de sorte