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nuit, je retournai le 10 au matin chez le roi, avec l’interprète, pour lui demander la permission d’enterrer le corps, et le prier de nous indiquer un lieu pour la sépulture. Le roi était entouré d’un cortége nombreux ; il nous répondit que le capitaine pouvait disposer de lui et de tous ses sujets, et, à plus forte raison, de sa terre. J’ajoutai que, pour enterrer le défunt, nous devions consacrer l’endroit de la sépulture et y planter une croix. Le roi y donna son consentement, et dit qu’il adorerait comme nous la croix.

» On consacra le mieux qu’il fut possible un espace même de la ville destiné à servir de sépulture aux chrétiens, selon les rites de l’Église, afin d’inspirer aux insulaires une bonne opinion de nous. Dès le même jour deux hommes y furent enterrés.

» Ayant débarqué ce jour-là beaucoup de marchandises, elles furent déposées dans une maison que le roi prit sous sa protection, ainsi que quatre hommes que le capitaine y laissa pour trafiquer en gros. Ce peuple a des poids et des mesures ; ses balances sont faites d’un bâton soutenu au milieu par une corde. À l’extrémité du bâton est suspendu par trois petites cordes le bassin de la balance ; à l’autre se trouve un plomb dont la pesanteur équivaut à celle du bassin. On attache au-dessous de ce plomb des poids qui représentent des livres, des demi-livres, et en quantité suffisante pour peser ce qui est mis dans le bassin. Ils ont