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taine, de la part du roi de Zebu, de grands paniers pleins de riz, des cochons, des chèvres et des poules, en faisant leurs excuses de ce que le présent qu’ils offraient n’était pas plus digne d’un si grand personnage.

» De son côté, le capitaine général donna au prince un drap blanc de toile très-fine, un bonnet rouge, quelques filières de verroterie et une tasse de verre dorée, le verre étant très-recherché parmi ces peuples. Il ne fit aucun présent au roi de Massana, parce qu’il venait de lui donner une veste de toile de Cambaie et quelques autres choses. Les personnes qui accompagnaient l’ambassadeur reçurent aussi des dons du capitaine.

» Après que les insulaires furent partis, je fus envoyé à terre avec une autre personne par le capitaine pour porter au roi les présens qui lui étaient destinés ; ils consistaient en une veste de soie jaune et violette, faite à la turque, un bonnet rouge et quelques filières de verroterie, le tout dans un plat d’argent, avec deux tasses de verre dorées que nous portions à la main.

» En arrivant dans la ville, nous trouvâmes le roi dans son palais, assis à terre sur une natte de palmier, au milieu d’une foule nombreuse. Il était tout nu, n’ayant qu’une pièce de toile de coton qui couvrait ses parties naturelles, un voile brodé à l’aiguille, autour de la tête, un collier de grand prix au cou, et aux oreilles deux grands cercles d’or enrichis