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son port, lui faisaient des présens, et qu’ils en recevaient d’autres en retour ; qu’il laissait au capitaine le choix de donner le premier ces présens ou de les recevoir. L’interprète répondit que, puisqu’il paraissait mettre tant d’importance à cet usage, il n’avait qu’à commencer ; à quoi le roi consentit.

» Le mardi matin, le roi de Massana vint à bord de notre vaisseau avec le marchand maure, et après avoir salué le capitaine de la part du roi de Zebu, il lui annonça que ce prince était occupé à rassembler tous les vivres qu’il pouvait trouver pour lui en faire présent, et que dans l’après-midi, il lui enverrait son neveu avec quelques-uns de ses ministres pour établir la paix. Le capitaine les remercia, et il leur fit en même temps voir un homme armé de pied en cap, en leur disant que, dans le cas qu’il fallût combattre, nous nous armerions tous de la même manière. Le Maure fut saisi de peur en voyant un homme armé de cette manière ; mais le capitaine le tranquillisa en l’assurant que nos armes étaient aussi avantageuses à nos amis que fatales à nos adversaires ; que nous étions en état de dissiper tous les ennemis de notre roi et de notre foi avec autant de facilité que nous en avions à nous essuyer la sueur du front avec un mouchoir. Le capitaine prit ce ton fier et menaçant pour que le Maure allât en rendre compte au roi.

» Effectivement, après dîner nous vîmes venir à bord le neveu du roi ; qui était son héri-