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de lui pourquoi il avait si peu de vivres dans son île : « C’est, répondit-il, parce que je ne fais pas ma résidence dans cette île ; je n’y viens que pour la chasse ou pour y avoir des entretiens avec mon frère, je demeure avec ma famille dans une autre île. »

» Le capitaine assura le roi que, s’il avait des ennemis, il se joindrait volontiers à lui avec des vaisseaux et ses guerriers pour les combattre. Le roi repartit qu’il était en guerre avec les habitans de deux îles, mais que ce n’était pas le temps convenable pour les attaquer, et remercia le capitaine. L’après-midi, la croix fut plantée sur le sommet d’une montagne ; la fête finit par une décharge de notre mousqueterie ; le roi et le capitaine général s’embrassèrent, et nous retournâmes sur nos vaisseaux en traversant des champs cultivés. Le capitaine avait demandé quel était dans les environs le port où il pourrait le plus facilement ravitailler ses vaisseaux et trafiquer avec ses marchandises. On lui répondit qu’il y en avait trois : Leyte, Zebu et Calagan (ou Caragua dans l’île de Mindanao) ; mais que celui de Zebu était le meilleur. On lui offrit des pilotes pour l’y conduire, et le capitaine fixa notre départ au lendemain, proposant au roi des otages pour répondre des pilotes jusqu’à ce qu’il les eût renvoyés. Les rois y consentirent.

» Le 1er. avril, dans la matinée, nous allions lever l’ancre, lorsque le roi Colambu nous fit dire qu’il nous servirait lui-même de