Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

approuva tout, et nous envoya deux porcs tués.

» Nous descendîmes à terre au nombre de cinquante, armés seulement à la légère, et vêtus le plus proprement possible. Au moment que nos chaloupes touchèrent le rivage, on tira six coups de bombarde en signe de paix. Nous sautâmes à terre, où les deux rois, qui étaient venus à notre rencontre, embrassèrent le capitaine et le placèrent au milieu d’eux. Ensuite nous marchâmes en ordre jusqu’à l’endroit où l’on devait dire la messe, qui n’était pas très-éloigné du rivage.

» Avant que l’on commençât le service divin, le capitaine général jeta de l’eau musquée sur les deux rois. Ils allèrent comme nous à l’oblation, et baisèrent la croix, mais ils ne firent point l’offrande. À l’élévation, ils adorèrent l’eucharistie, les mains jointes, imitant toujours ce que nous faisions. Dans ce moment, les vaisseaux, au signal donné, firent une décharge générale de l’artillerie. Quelques-uns de nous communièrent après la messe, et ensuite le capitaine fit exécuter une danse avec des épées, ce qui causa beaucoup de plaisir aux deux rois.

» Après cela, il fit apporter une grande croix garnie de clous et de la couronne d’épines, devant laquelle nous nous prosternâmes, et les insulaires nous imitèrent encore en cela. Alors le capitaine fit dire aux rois par l’interprète, que cette croix était l’étendard qui