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maison, étaient de ce métal. Il était vêtu fort proprement selon l’usage du pays, et c’était le plus bel homme que j’aie vu parmi ces peuples. Ses cheveux noirs lui tombaient sur les épaules ; un voile de soie lui couvrait la tête, et il portait aux oreilles des anneaux d’or. De la ceinture jusqu’aux genoux, il était couvert d’un drap de coton brodé en soie ; il portait au côté une espèce de dague ou d’épée, qui avait un manche d’or fort long : le fourreau était de bois très-bien travaillé. Sur chacune de ses dents on voyait trois taches d’or, de sorte qu’on aurait dit qu’il avait toutes ses dents unies par ce métal.

» Il fait son séjour dans une île où sont les pays de Butuan et de Calagan[1] ; mais quand les deux rois confèrent ensemble, ils se rendent dans l’île de Massana, où nous étions actuellement. Le premier s’appelle raja Colambu, le second raja Siagu[2].

» Le jour de Pâques, qui était le dernier jour du mois de mars, le capitaine général envoya de bonne heure l’aumônier à terre avec quelques matelots, pour y faire tous les préparatifs nécessaires pour dire la messe ; et en même temps il dépêcha l’interprète vers le roi pour lui annoncer que nous irions dans son île, non pour dîner avec lui, mais pour remplir une cérémonie de notre religion. Le roi

  1. Ce sont deux cantons de Mindanao.
  2. Herréra donne à l’île de Massana le nom de Maraguas.