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Le lundi 18, dans l’après-midi, l’on vit venir une pirogue avec neuf hommes. Magellan ordonna que chacun se tînt tranquille et gardât le silence. Ils montèrent à bord, et leur chef, s’adressant au capitaine général, lui témoigna par des gestes le plaisir de voir les Castillans. Quatre des plus apparens de la trempe restèrent sur le vaisseau, tandis que les autres allèrent appeler leurs compagnons occupés à pêcher, et revinrent avec eux.

Magellan, les voyant si paisibles, leur fit donner à manger, et leur offrit en même temps des bonnets rouges, de petits miroirs, des peignes, des grelots, de la toile, des bijoux d’ivoire, et autres bagatelles semblables. Les insulaires, charmés de la politesse du capitaine, lui donnèrent du poisson, un vase plein de vin de palmier, qu’ils appelaient araca, des bananes longues de plus d’une palme, d’autres plus petites et de meilleur goût, et deux cocos. Ils indiquèrent en même temps par des gestes qu’ils n’avaient pour le moment rien de plus à offrir ; mais que dans quatre jours ils reviendraient et apporteraient du riz, qu’ils appelaient oumaï, des cocos, et d’autres provisions.

« Les insulaires, dit Pigafetta, se familiarisèrent beaucoup avec nous, et c’est par ce moyen que nous pûmes apprendre les noms de plusieurs choses, et surtout des objets qui nous environnaient. C’est aussi d’eux que nous apprîmes que leur île s’appelait Zuloan ; elle n’est pas fort grande. Ils étaient polis et hon-