Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 21.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en conséquence de la sentence qui avait été rendue contre eux, et de leur donner du pain et du vin en abondance. Après cinq mois de séjour dans le port Saint-Julien, la flotte en sortit le 24 août, et alla faire du bois et de l’eau à l’embouchure de la rivière de Santa-Cruz, découverte par Serrano. On y séjourna près de deux mois, et l’on s’y approvisionna aussi d’une sorte de poisson très-bon à manger. Avant de quitter cet endroit, Magellan enjoignit à chacun de se confesser et de communier en bon chrétien.

Enfin, vers la mi-octobre, la flotte sortit de la rivière de Santa-Cruz, et, sans s’écarter de la côte, elle continua de faire route au sud, quoique avec grand’peine, à cause des mauvais temps. Le 21 octobre, jour de sainte Ursule, on découvrit un cap que Magellan nomma le cap des Onze Mille Vierges, à cause de la solennité du jour ; et, apercevant en même temps une grande ouverture dans les terres, il envoya le Saint-Antoine et la Conception pour reconnaître jusqu’où s’étendait cet enfoncement, qui était fort propre pour mettre les vaisseaux à couvert, tandis que la Trinité et la Victoire les attendaient à l’entrée. Les deux bâtimens avaient ordre d’être de retour dans cinq jours. Quand ils revinrent, l’un rapporta qu’il n’avait vu que de petites îles et une mer semée d’écueils ; l’autre avait continué pendant trois jours à naviguer dans un détroit dont il n’avait pas aperçu la fin ; il avait quelquefois sondé