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s’apaisa, et sa présence suffit pour les tranquilliser.

Arrivé à Lisbonne, Magellan continua de correspondre, autant que l’éloignement le permettait, avec son ami Serrano. Celui-ci l’invitait à retourner aux Indes, et même à se rendre aux Moluques, dont il lui indiquait même la distance de Sumatra. Il l’engageait à chercher les moyens de découvrir l’extrémité du continent où Colomb avait abordé, afin de parvenir dans la mer que Balboa avait vue. Magellan s’adonnait avec ardeur à l’étude de la géographie, et de la navigation. Il obtint la permission de consulter les mémoires et les cartes déposés dans les archives, et y puisa de nouvelles lumières. Il se lia d’amitié avec Martin Behaim, célèbre cosmographe, et avec Ruy-Falero, si habile astrologue que le peuple le croyait sorcier. Ces deux hommes, versés dans la géographie, fortifièrent Magellan dans la résolution de s’ouvrir un passage dans l’océan situé à l’ouest de l’Amérique.

Magellan, s’il faut en croire un historien, avait, à son retour, demandé une augmentation de paie de six francs par mois. Sa requête avait été rejetée ; il pensa qu’elle obtiendrait plus de faveur lorsqu’elle serait appuyée du mémoire dans lequel il présentait les découvertes qu’il méditait. Mais il était du destin de la cour de Lisbonne de ne pas prêter l’oreille aux propositions qu’on lui adressait de tenter des voyages aventureux.