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prenne, on ne change pas de latitude ; la partie de la mer où l’on entre n’est pas la mer du Sud relativement à l’autre ; elle est même moins méridionale, si l’on en double l’extrémité sud de l’Amérique, que la partie de la mer d’où l’on sort.

Le nom de grand Océan est donc celui qui convient le mieux à cette vaste étendue d’eau qui se répand de l’est à l’ouest entre l’Amérique, l’Asie et l’Afrique, sur un espace de trois mille quatre cents lieues marines, à peu près la demi-circonférence du globe.

Quant à la partie de mer la plus anciennement connue qui baigne les côtes occidentales de l’Europe et de l’Afrique, et les côtes orientales de l’Amérique, le nom d’Océan atlantique, consacré par l’antiquité, employé long-temps par les historiens et les cosmographes, et remis en honneur par quelque géographes modernes, mérite d’être conservé[1].

L’on n’emploîra donc que ces dénominations dans l’Histoire des Voyages que l’on va lire, excepté lorsque l’on citera les propres expressions des navigateurs ou des narrateurs.

La nouvelle de la découverte d’une mer à l’occident de l’Amérique fit beaucoup de bruit en Europe, et inspira à plusieurs navigateurs le désir d’essayer une expédition dans cet océan inconnu. Mais, dit un historien espagnol, communiquait-il avec la mer du Nord (Océan

  1. Observations sur la division hydrographique du globe, etc.