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voyages qu’ils font tour à tour en Allemagne, chacun à peu près tous les six ans, pour entretenir ou rétablir leur santé. On veille à la conserver, soit au Groënland, soit en Europe. Le diacre de la mission étrangère envoie à ceux de Herrnhut la liste de ce qui lui manque pour l’entretien des frères. On l’achète et on le transporte de Copenhague. Ils ont tous un traitement égal, sans salaire, ni présens, ni quêtes. Personne ne songe qu’aux besoins du moment ; et ce que l’un possède, tous le partagent. Leurs voyages de navigation sont payés par la congrégation. L’unité du herrnhutisme se charge de l’éducation physique et morale de leurs enfans, qui sont placés dans le commerce ou dans les colléges, selon les dispositions qu’ils montrent au sortir des nourriceries.

Pour fournir à toutes les dépenses des missions, l’unité n’a d’autre ressource que dans les frères. Le travail des uns et la charité des autres pourvoient aux besoins de tous. Le salut des païens coûte cher aux chrétiens ; mais chaque herrnhuter y contribue de ses facultés. Les enfans eux-mêmes sont jaloux de concourir à la propagation de la foi par le travail de leurs mains. Les plus pauvres ouvriers de journée aiment mieux retrancher sur leur nourriture que de ne pas coopérer à l’œuvre de Dieu chez les païens. Il y a des diacres chargés de faire la collecte de ces aumônes, et d’en employer le produit au bien des missions, sans aucune rétribution personnelle. Crantz re-