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y est couvert de cailloux que cet élément semble y jeter comme une digue qu’il oppose à ses propres fureurs. La côte monte insensiblement entre les rochers, dans un vallon creusé par un ruisseau qui n’est qu’un chemin de glace en hiver. À quelques pas de ce ruisseau, sur la plate-forme du milieu, s’élève la maison de la mission ou de la congrégation. Son grand corps-de-logis, flanqué de deux ailes, lui donne l’air d’un palais. C’en est un du moins pour le Groënland, quoique cet édifice ne soit que d’un étage, construit de bois, couvert de planches et de joncs, avec un enduit de poix. Au milieu du faîte, s’offre de loin une petite tour qui renferme une cloche. La maison n’a que soixante-dix pieds de long sur trente de large. La plus grande pièce est l’église. Dans ce même corps de bâtiment sont quatre chambres et deux antichambres, dont l’une sert de salle à manger, et l’autre d’école pour les filles. L’aile droite, au nord, est composée d’une chambre pour le catéchiste, d’une antichambre et d’une école pour les garçons. L’aile gauche, au midi, ne comprend que deux magasins, l’un pour les provisions, l’autre pour le bois. À quelques pas de là est une étable de brebis. Dans les souterrains on a bâti la cuisine, la boulangerie et le four ; et on a creusé un puits. Sur le devant de la maison, à l’ouest, on a planté un jardin, qui ne fournit à la table que des laitues, des navets, des raves, des choux, des porreaux. Un chemin mène du jardin au rivage, où l’on