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église. Mais leur délibération n’eut pas de suites. Deux ans après, le Danemarck ayant établi un comptoir à Fisker-Fiord, les Groënlandais qui étaient venus de cette côte à Bals-Fiord durant l’été s’en retournèrent chez eux ; et quelques-uns de ceux qui s’étaient fixés à Neu-Herrnhut dirent aux frères qu’ils ne pouvaient y rester, et que, si l’on voulait les convertir il fallait venir demeurer avec eux dans un séjour plus méridional. Deux herrnhuters ayant pris connaissance du local, instruisirent la congrégation de l’état des choses et du désir que témoignaient les Groënlandais de Fisker-Fiord. On présenta un mémoire au comte de Berkentin, alors président de la chambre du commerce du Groënland. La société apostolique offrait à la compagnie marchande d’aller s’établir dans ce comptoir si elle pouvait y être utile au commerce. Cette proposition fut agréée ; mais l’exécution en fut différée.

Enfin, en 1768, le temps vint de mettre la main à l’œuvre. Matthieu Stach, qui avait toujours montré la plus forte envie de porter l’Évangile aux Sud-Landais, en obtint la permission à Herrnhut, où il était ; il en partit avec deux frères qu’il y avait recrutés pour assistans. Ils traversèrent le théâtre de la guerre en Allemagne, et se rendirent à Copenhague par Hambourg. Ils s’embarquèrent le 4 mai. Dans la traversée, ils n’essuyèrent ni tempête, ni presque point de mauvais temps : ce bonheur singulier fut accompagné des meilleurs traitemens