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de nouvelles découvertes. Ils firent voile ensemble vers le sud, sans cesser de voir la terre, et dès le jour suivant ils découvrirent le cap.

Après avoir doublé le cap Vert, ils continuèrent leur course, en conservant toujours la vue de la terre. Ce côté du cap forme un golfe. La côte en est basse et couverte de beaux arbres, dont la verdure s’entretient sans cesse, c’est-à-dire que, des feuilles nouvelles succédant sans intervalles à celles qui tombent, on ne s’aperçoit jamais, comme en Europe, que les arbres se flétrissent. Ils sont si près de la mer, qu’on s’imaginerait qu’ils en sont arrosés. La perspective est si belle, qu’après avoir navigué à l’est et à l’ouest, l’auteur déclare qu’il n’a jamais rien vu de comparable. Le pays est arrosé de plusieurs petites rivières dont on ne peut tirer aucun avantage, parce qu’il est impossible aux vaisseaux d’y entrer.

Enfin ils arrivèrent à l’embouchure d’une fort grande rivière. Dans sa moindre largeur, elle n’avait pas moins de trois ou quatre milles, et rien ne paraissait s’y opposer à la navigation. Ils y entrèrent avec confiance, et le jour suivant ils apprirent que c’était la rivière de Gambie.

Les caravelles s’y engagèrent l’une à la suite de l’autre. Mais à peine eurent-elles remonté l’espace de trois ou quatre milles, qu’elles se virent suivies d’un grand nombre d’almadies, sans pouvoir juger d’où elles venaient. Elles revirèrent de bord, et s’avancèrent vers les Nè-