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tireraient pas d’autres de nos flûtes d’Europe.

Mais leur principal instrument est celui qu’ils nomment balafo, et que Jobson nomme ballard. Il est élevé d’un pied au-dessus de la terre et creux par-dessous. Du côté supérieur, il a sept petites clefs de bois rangées comme celles d’un orgue, auxquelles sont attachés autant de cordes et de fils d’archal de la grosseur d’un tuyau de plume et de la longueur d’un pied, qui fait toute la largeur de l’instrument. À l’autre extrémité sont deux gourdes suspendues comme deux bouteilles, qui reçoivent et redoublent le son. Le musicien est assis par terre vis-à-vis le milieu du balafo, et frappe les clefs avec deux bâtons d’un pied de longueur, au bout desquels est attachée une balle ronde, couverte d’étoffe, pour empêcher que le son n’ait trop d’éclat. Au long des bras, il a quelques anneaux de fer, d’où pendent quantité d’autres anneaux qui en soutiennent de plus petits, et d’autres pièces du même métal. Le mouvement que cette chaîne reçoit de l’exercice du bras, produit une espèce de son musical qui se joint à celui de l’instrument, et qui forme un retentissement commun dans les gourdes. Le bruit en doit être fort grand, puisque Jobson l’entendait quelquefois d’un bon mille d’Angleterre.

Le balafo, suivant cette description, doit être le même instrument que Le Maire fait consister dans une rangée de cordes de différentes grandeurs, étendues, dit-il, comme