Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 2.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ont pas plus de quarante ou cinquante, avec deux ou trois chevaux, et le même nombre d’esclaves. Il est très-rare qu’on leur trouve de l’or pour la valeur d’onze ou douze pistoles.

Dans quelques pays des Nègres, la couronne est héréditaire ; dans d’autres, elle est élective. À la mort d’un prince héréditaire, c’est son frère, et non son fils, qui lui succède ; mais, après la mort du frère, le fils est appelé au trône, et le laisse de même à son frère. Dans quelques pays héréditaires, c’est au premier neveu par les sœurs que tombe la succession, parce que la propagation du sang royal ne leur paraît certaine que par cette voie, tant ils comptent peu sur la fidélité des femmes.

Dans les royaumes électifs, trois ou quatre des plus grands personnages de la nation s’assemblent après la mort du roi pour lui choisir un successeur, et se réservent le pouvoir de le déposer ou de le bannir lorsqu’il manque à ses obligations. Cet usage devient la source d’une infinité de guerres civiles, parce qu’un roi déposé entreprend ordinairement de se rétablir malgré les constitutions.

Il n’y a point dans l’univers d’autorité plus absolue et plus respectée que celle de ces monarques nègres. Elle ne se soutient que par la rigueur. Les punitions pour les moindres défauts de respect ou d’obéissance sont, la mort, la confiscation des biens, et l’esclavage de toute la famille des coupables. Le peuple est moins à plaindre que les grands, parce que, dans ces