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pour la nuit une lampe, où l’on devait brûler, au lieu d’huile, la graisse d’un des ours qu’on avait tués ; d’apporter sur des traîneaux quantité d’herbes marines pour en garnir les voiles dont on avait couvert la hutte, afin que le froid y pénétrât moins par les fenêtres.

Le 1er. novembre au soir, on vit paraître la lune à l’est, et le soleil montait encore assez haut sur l’horizon pour se faire voir. Le 2, il se leva au sud-sud-est, et se coucha près du sud-sud-ouest ; mais son globe ne se montra point en entier sur l’horizon. Le 3, on ne vit que la partie supérieure de son globe à l’horizon, quoique l’endroit de la terre où l’on prit hauteur fut aussi haut que la hune du vaisseau, dont on était assez proche. Le 4, on cessa de voir le soleil, quoique le temps fût calme et serein.

Si le soleil avait quitté l’horizon, la lune y était venue prendre sa place, et lorsqu’elle fut à son plus haut période, elle paraissait nuit et jour sans se coucher. Le 6 fut un jour si sombre, qu’on ne put le distinguer de la nuit, d’autant plus que l’horloge qu’on aurait pu consulter s’arrêta ; aussi tout le monde deumeura-t-il long-temps au lit, sans pouvoir s’imaginer que la nuit fût passée ; et lorsqu’on prit le parti de se lever, personne ne put distinguer si ce qu’on voyait de lumière était celle de la lune ou celle du jour. Le journaliste n’ajoute pas comment on fit enfin cette distinction. Entre mille maux présens, et ceux qu’on