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bœufs, des rennes, et des renards blancs ou gris.

Le 23 juin, une partie des équipages étant descendue pour observer la variation de l’aiguille, on fut encore alarmé par la vue d’un grand ours blanc, qui nageait vers les vaisseaux ; mais les cris dont on fit retentir aussitôt les côtes lui firent prendre une autre route. On rangea la côte et l’on découvrit un autre golfe. Mais le 29, on fut obligé de s’éloigner de la côte pour se garantir des glaces. On retint ainsi par le 76° 50′, et le premier juillet, on eut encore la vue de l’île aux Ours. Là, Cornelis et les autres officiers de son vaisseau se rendirent sur celui de Barentz. Dans un conseil, où l’on ne put s’accorder sur la route, il fut réglé que chacun prendrait celle qui serait conforme à ses lumières. Cornelis, suivant des préventions dont il n’était jamais sorti, retourna par le 80°, dans l’opinion qu’il pourrait passer à l’est des terres qui s’y trouvent, et mettre ensuite le cap au nord.

Barentz, au contraire, fut déterminé par les glaces à courir au sud. Le 17 juillet, s’étant trouvé par le 64° 40′, il reconnut à midi la Nouvelle-Zemble ; le 19, il vit l’île des Croix, sous laquelle il mouilla le 20, parce que les glaces fermaient le passage. Huit de ses matelots descendirent à terre, dans le seul dessein de visiter les croix, et s’assirent au pied de la première pour s’y reposer. En allant vers la seconde, ils aperçurent deux ours levés contre la croix même,