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de cette permission pour faire équiper deux vaisseaux ; et les équipages furent engagés à des conditions avantageuses ; mais, autant qu’il fut possible, on évita de prendre des gens mariés, dans la crainte qu’un excès d’affection pour leur femme ou leurs enfans ne les fît trop penser au retour. Heemskerck fut choisi, comme dans le voyage précédent, pour maître et premier commis ; Barentz, pour premier pilote, et Jean Cornelis Ryp pour commis du second vaisseau. Les deux bâtimens se trouvèrent prêts au commencement du mois de mai 1596.

Ils partirent de Vlie le 18, et dès le 30 ils se trouvèrent par la hauteur du 69° 24′. On observe non-seulement qu’ils n’eurent point de nuit le 1er. juin, mais que le jour suivant, à dix heures et demie du matin, ils virent un spectacle fort étrange. Le soleil avait de chaque côté un parhélie, et ces trois soleils étaient traversés par un arc-en-ciel. En même temps, on voyait deux autres arcs-en-ciel, l’un qui entourait les soleils, et l’autre qui traversait la circonférence du vrai soleil, dont la plus basse partie était élevée de 28° sur l’horizon. À midi l’observation donna 71°.

Le 5 juin, on fut si surpris de voir déjà les glaces, qu’on les prit d’abord pour des cygnes, c’étaient de véritables bancs de glace qui s’étaient détachés, et qui flottaient au hasard. Le 7, on se trouva par le 74°, naviguant le long des glaces, que le mouvement du vaisseau