Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

res, en découvrirent tout d’un coup vingt, dont le brouillard leur avait caché la vue, et qui semblaient se disposer à les percer de leurs flèches. Mais l’interprète s’avança sans armes, et leur dit en langue russe : « Ne tirez pas ; nous sommes amis de votre nation. » Alors un des Samoïèdes mit à terre son arc et sa flèche, et salua les Hollandais par une profonde inclination de tête. Aux questions qu’on lui fit sur la mer qui suivait à l’est le détroit du Weigats, il répondit qu’après avoir passé une pointe éloignée d’environ cinq jours de chemin, et dont il marquait la position au nord-est, on trouverait une vaste mer au sud-est. Il ajouta qu’à la vérité il ne devait pas cette connaissance à ses propres yeux, mais qu’un officier de sa nation avait été jusqu’à cette mer avec un corps de troupes.

Ces Samoïèdes ne paraissent avoir de barbare que leur habillement. Ce sont des peaux de rennes, qui les couvrent de la tête aux pieds. À l’exception des chefs, qui ont la tête couverte d’une sorte de bonnets de drap, doublés avec des fourrures, tous les autres ont des bonnets de peau de rennes, dont le poil est en dehors, et qui prennent fort juste autour de la tête. Ils portent les cheveux longs, réduits en une seule tresse, qui leur pend sur le dos par-dessus leur robe. Ils sont de petite taille, ils ont le visage large et plat, les yeux petits, les jambes courtes, les genoux en dehors. Ils sont légers à la course, petits, rusés, et défians pour