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Petzora, construite d’écorces d’arbres cousues ensemble, qui revenait du nord avec des dents de morses, de l’huile de baleine, et des oies, pour en charger des bâtimens de Russie qui devaient venir par le Weigats. Les Russes qui la conduisaient firent entendre que ces bâtimens devaient prendre leur tour par la mer de Tartarie, et passer devant le fleuve Oby, pour aller hiverner, suivant leur usage annuel, à Ugolita, place de Tartarie. Ils ajoutèrent que la sortie du détroit ne serait tout-à-fait fermée par les glaces que dans l’espace de deux mois ou deux mois et demi, mais qu’alors on pourrait aller en Tartarie sur les glaces, par une mer qu’ils nommaient de Marmora.

Ces Russes firent présent aux Hollandais de plusieurs oies grasses ; et quelques-uns d’entre eux consentirent volontiers à les reconduire jusqu’à leur vaisseau. En y arrivant, ils marquèrent beaucoup d’admiration à la vue d’une si grande masse, et de la manière dont elle était équipée. Ils la visitèrent curieusement. On leur servit de la viande, dont ils ne voulurent pas goûter ; mais ils mangèrent avidement du hareng-pec, qu’ils avalaient tout entier avec la tête et la queue. Ils furent menés dans l’yacht à la baie.

Le 31, on prit la route de la côte septentrionale du Weigats, où l’on trouva plusieurs de ces hommes à demi sauvages, qui sont connus sous le nom de Samoïèdes. Quelques Hollandais ayant fait près d’une lieue dans les ter-