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Le rapport du vaisseau de Zélande et de celui d’Enckhuysen donna l’espérance de trouver un passage par le détroit de Nassau ; et l’autorité du célèbre Linschoten, qui avait été du voyage en qualité de commis, donna tant de poids à cette opinion, que les États-Généraux et le prince d’Orange s’engagèrent volontiers à faire équiper d’autres vaisseaux, non-seulement pour continuer la recherche du passage, mais pour tenter même quelque commerce dans les lieux où l’on pourrait rencontrer des habitans. Les négocians eurent la liberté d’y envoyer les marchandises qu’ils jugèrent convenables, avec des commis pour la vente ou les échanges, et furent exemptés de toutes sortes de droits. La conduite de cette seconde navigation fut confiée à Pierre Plancius, cosmographe renommé : ce fut lui qui traça la route, et qui marqua les situations de la Tartarie, du Cathay et de la Chine.

La nouvelle escadre fut composée de sept vaisseaux qui devaient passer par le Weigats, pour arriver aux mers orientales. Deux étaient d’Amsterdam, deux de Zélande, deux d’Enckhuysen, et un de Rotterdam. On en chargea six de diverses sortes de marchandises et d’argent. Le septième, qui n’était qu’un yacht, eut ordre d’apporter des nouvelles des six autres lorsqu’ils auraient doublé le cap de Tabin, qu’on regarde comme la dernière pointe de la Tartarie, ou du moins lorsqu’ils seraient assez avancés pour pouvoir prendre leur cours vers