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leur arrivée avait peut être fait fuir. La curiosité les ayant portés plus loin, ils trouvèrent à deux cents pas du même lieu une autre croix et trois maisons bâties de bois, à la manière du nord, où quelques douves abandonnées leur firent connaître qu’il y avait sur cette côte une pêcherie de saumon. Ils virent aussi cinq ou six cercueils, près d’autant de fosses nouvellement remplies de pierres. Cette anse, qui forme un fort beau port à l’abri de tous les vents, fut nommée port de la Farine. L’observation de la hauteur y donna 70° 45′. Entre ce port et le cap du Bastion, il se trouve une baie que Barentz nomma Saint-Laurent, et qui est aussi fort belle, mais à l’abri des seuls vents de nord-est et de nord-ouest.

Le 12 on découvrit deux petites îles dont la dernière, qui n’est qu’à une lieue de terre, fut nommée Sainte-Claire. Le 15, vers trois heures après midi, on était par le 69° 15′ ; et deux lieues plus loin, à l’est, on reconnut les îles de Matfloé et de Delgoi. Un heureux hasard y fit arriver le même jour les deux autres navires qui revenaient du détroit de Nassau, et qui, voyant paraître celui de Barentz, jugèrent d’abord qu’il avait fait le tour de la Nouvelle Zemble, et qu’il était revenu par le même détroit. Après s’être communiqué mutuellement leurs aventures et leurs découvertes, ils appareillèrent ensemble pour la Hollande, où ils arrivèrent le 16 septembre dans le port d’Amsterdam.