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cer un obstacle de cette nature, et de pénétrer plus loin pour découvrir de nouvelles terres, d’autant plus que les matelots commençaient à se ressentir de leurs fatigues, et ne paraissaient pas disposés à risquer inutilement leur vie. Il résolut de reprendre la route par laquelle on était venu, dans l’espérance de rejoindre les deux autres vaisseaux qui avaient tourné vers le Weigats, ou le détroit de Nassau. On mit à la voile le 1er. août. Le 8, on se trouva sous une petite île basse, qui n’est éloignée que d’une demi-lieue de terre, et qui fut nommée l’îe Noire, parce qu’elle parut de cette couleur. L’observation de la hauteur qui donna 71° 45′, et la vue d’une grande anse, firent juger à Barentz que c’était à cette île qu’Olivier Beunel avait abordé avant lui, et qu’il avait nommée Constintsarch. À trois lieues de là on découvrit une petite pointe sur laquelle il y avait une croix, et qui en reçut le nom. Ensuite ayant rangé la côte pendant quatre lieues, on doubla une autre petite pointe derrière laquelle on découvrit une grande anse ; elle fut nommée le cinquième Cap ou cap Saint-Laurent. Trois lieues au delà, un autre cap fut nommé cap du Bastion. Quelques matelots qui descendirent au rivage y trouvèrent non-seulement une croix entourée d’un monceau de pierres sur une roche noire, mais encore six sacs de farine de seigle nouvellement enterrés. Cette découverte ne put leur laisser aucun doute qu’il n’y fut venu des hommes que