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terre, sous la Nouvelle Zemble. De là, gouvernant à l’est, il fit cinq ou six lieues, qui l’approchèrent d’une pointe de terre très-basse, mais fort longue, à laquelle il donna le nom de Langènes. À l’est de cette pointe il découvrit une grande baie déserte. Ensuite il remarqua deux anses entre un cap, qu’il nomma Bak, à quatre lieues de Langènes, à la pointe occidentale de cette baie, qui fut nommée baie de Loms. Le côté de l’ouest offre un très-beau port, qui a six, sept et huit brasses d’eau. On y trouva un vieux mât que Barentz fit élever. Le nom de Loms, qu’il voulut donner à la baie, fut pris d’une espèce d’oiseaux aquatiques qu’il y vit en abondance, et qui, suivant la signification hollandaise du mot, sont ordinairement lourds. Ils ont le corps si gros en comparaison des ailes, qu’on est surpris qu’ils puissent enlever une si pesante masse. Ces oiseaux font leurs nids sur des montagnes escarpées, et ne couvent qu’un œuf à la fois. La vue des hommes les effarouche si peu, qu’on peut en prendre un dans son nid sans que les autres s’envolent ou quittent même leur situation.

De la baie de Loms on fit voile vers une île qui fut nommée l’Amirauté, dont la côte occidentale n’est pas nette, et ne permet d’approcher qu’avec beaucoup de précaution. Le 6, à minuit, on arriva sous un cap qui fut nommé Swarthoek, cap Noir, par le 75° 29′. Huit lieues plus loin, on se trouva sous une île qui