Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et qu’en faisant route par le nord-est , ils pouvaient ranger ensuite la côte de Tartarie, entrer dans les mers orientales, et passer aux Grandes-Indes, à la Chine, au Japon, aux Philippines et aux Moluques.

C’est Jacques Walt et Christophe Roelt, l’un trésorier, l’autre pensionnaire des États de Zélande, qu’on donne pour les premiers auteurs de cette grande entreprise. Ils s’unirent avec une société de marchands, dont les principaux étaient Baltazar Moucheron, Jean Janson, Charles, et Dirt Van Os, pour demander aux États-Généraux « la permission d’aller chercher par le nord un passage aux royaumes de Cathay et de la Chine. » Tels furent les termes de leur requête, qui leur fut accordée facilement. Aussitôt la société fit équiper trois vaisseaux, un dans le port d’Amsterdam, un en Zélande, et le troisième à Enckhuysen. La conduite de l’entreprise fut confiée à Guillaume Barentz, célèbre pilote du bourg de Schelling, qui prit un pêcheur du même lieu, avec sa barque, pour suivre inséparablement le premier vaisseau, s’il arrivait aux deux autres de s’en écarter.

Cette petite escadre ayant fait voile du Texel le 5 juin 1584, alla terrir dès le 23 à l’île de Kilduin, dépendante de la Moscovie. La nuit du 4 au 5 juillet, Barentz prit hauteur, le soleil étant alors au plus bas, c’est-à-dire entre le nord-nord-est et l’est-quart-nord-est. Il se trouva par les 73° 25′, à cinq ou six lieues de