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Clair de lune, il découvrit, le premier août, un nouveau pays par le 66° 33′ de latitude, et le 70° de longitude occidentale de Londres. Il vit plusieurs golfes, sans y pénétrer ; et, reprenant la route d’Angleterre le 19, il y arriva heureusement au commencement d’octobre.

Dans une lettre qu’il écrivit aussitôt à la compagnie, il ne fit pas difficulté d’assurer « qu’il avait réduit le passage à une espèce de certitude, » c’est-à-dire qu’il devait être dans un des endroits qu’il avait reconnus, et qu’il marquait au nombre de quatre, ou qu’il n’y en avait aucun. Il ajoutait qu’à l’avenir on pourrait tenter cette découverte sans dépense, parce que la pêche suffisait seule pour fournir aux frais des expéditions. L’opinion qu’on avait de son mérite, soutenue par un langage si ferme, fit équiper une troisième escadre, composée du Clair de soleil, de l’Élisabeth de Darmouth, et de l’Hélène de Londres. Il partit de Darmouth avec ces trois bâtimens, le 19 mai 1587. Dès le 14 du mois suivant, il découvrit quelques terres, dont on ne marque ni le nom ni la hauteur ; et le 16, il y mouilla dans un bon havre, où les habitans du pays ne se refusèrent point au commerce. Le 30, se trouvant par le 72° 12′ de latitude à l’ouest du Groënland, il donna le nom de Sanderson’s Hope, Espérance de Sanderson, à la pointe la plus septentrionale du pays qu’il avait devant les yeux. De là il s’avança vers l’ouest sans dé-