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deux côtés, et des marques d’habitation sur les bords. La marée y montait de six ou sept brasses ; mais il ne put découvrir de quel côté elle venait. Le 21, il reprit la route d’Angleterre, où il arriva le 30 septembre dans le port d’Yarmouth.

Les Anglais sont persuadés que Davis fut le premier qui visita la côte occidentale du Groënland ; et que ce fut sur cette côte qu’il s’avança jusqu’au 64° 15′ de latitude, comme il monta de l’autre côté jusqu’aux 66° 40′. Cette expédition lui fit tant d’honneur, que dès l’année suivante on lui proposa un second voyage avec les mêmes navires, et deux autres, nommés la Sirène et l’Étoile du nord, dont le premier était de cent tonneaux. Il fit voile de Darmouth le 7 mai 1586 ; et le 15 juin il découvrit la terre par le 60° de latitude, et le 47° de longitude occidentale de Londres ; les glaces ne lui permettant point d’en approcher, il fut obligé de retourner jusqu’au 57° de latitude pour gagner et doubler la pleine mer. Le 29 du même mois, il découvrit une autre terre par le 64° de latitude et le 58° de longitude occidentale de Londres.

Il y fit quelque commerce avec les habitans du pays, dont il fait une peinture peu différente de celle qu’on a déjà donnée des Esquimaux ou des Nodouais. Le pays lui parut entrecoupé de détroits et de golfes considérables. Il renvoya la Sirène en Angleterre vers le milieu de juillet ; mais, continuant son voyage dans le