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elle fut battue d’une tempête qui fit périr le vaisseau chargé de la maison mobile et des provisions de la nouvelle colonie. D’autres bâtimens furent endommagés ou dispersés. On ne put même retrouver le détroit de Frobisher, ni la mine. Enfin tant de fatigues et de dangers n’aboutirent qu’à retourner en Angleterre, où l’on arriva vers la fin de septembre de la même année.

On assure que le capitaine Frobisher conserva jusqu’au dernier moment de sa vie l’espérance de découvrir un passage au nord-ouest ; mais la cour l’ayant employé d’un autre côté, son troisième voyage fut la dernière entreprise qu’il tenta dans cette vue.

Dans le second de ses trois voyages, le Gabriel était commandé par Édouard Fenton, homme de naissance et fort aimé du comte de Warwick. Au troisième voyage, Fenton commandait la Judith, avec le titre de contre-amiral de la flotte. Il était si prévenu des avantages de cette entreprise, qu’ayant été chargé, en 1582, d’une expédition aux Indes orientales, il fit mettre dans sa commission un article qui l’autorisait à tenter la découverte d’un passage au nord-ouest vers la mer du Sud. Comme le principal objet de son voyage était de croiser sur les ennemis de sa nation, il prit sa route vers le Brésil, d’où il revint en Angleterre, après avoir défait une escadre espagnole ; mais un de ses navires alla au détroit de Magellan, et il y passa pour une expédition qu’on ignore.