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qu’il avait perdus, il reprit la route d’Angleterre avec deux sauvages qu’il avait enlevés, et le 24 septembre il arriva au petit port de Padston en Cornouailles, dans le vaisseau de la reine. Les deux autres navires s’étant séparés de lui, le Gabriel se rendit à Bristol ; et le Michel, après avoir fait le tour de l’Écosse, entra dans le port d’Yarmouth.

Il paraît que les cinq cents quintaux de mine ne se trouvèrent bons à rien ; cependant l’impression qui restait du premier morceau de pierre, et l’espoir de la découverte du passage, qui conservait encore toute sa force, eurent le pouvoir d’engager la reine à faire partir une flotte plus nombreuse. Après avoir donné le nom de Meta incognita aux pays nouvellement découverts, elle fit faire une maison portative, dont toutes les parties pouvaient se démonter, pour loger cent vingt hommes, dont quarante devaient être matelots, trente soldats, et le reste pour les mines. Ils devaient hiverner dans le canton d’où Frobisher avait tiré ses pierres d’or, et faire une nouvelle provision de marcassites. De quinze navires dont cette flotte fut composée, trois devaient demeurer sur la côte ; et, pour donner plus de poids à l’entreprise, la reine honora Frobisher d’une chaîne d’or. Il sortit du port d’Harwich le 31 mai 1578 ; mais le journal de cette troisième navigation n’a d’intéressant que les disgrâces de la flotte. En arrivant sur les côtes du pays où l’on voulait s’établir,