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tes : il fut nommé le détroit de Frobisher. Nous trouvâmes beaucoup de glaces ; et nous tînmes le nord sans pouvoir arriver au détroit dont le vent nous écartait. Le 21, nous vîmes des masses de glace qui nous obligèrent de porter à l’ouest pour nous en garantir, et le 26, par le 62° 2′, nous découvrîmes une terre couverte de glace. Le 28 au matin, le temps se trouva fort embrumé ; mais étant venu à s’éclaircir, il nous fit voir une terre entourée de glaces que nous prîmes pour celle de Labrador. Nous mîmes le cap sur la côte ; mais, ne trouvant point de fond sur cent brasses, nous demeurâmes persuadés que ce n’était que de la glace sans aucune côte. Cependant le 30 nous découvrîmes un rivage dont nous nous approchâmes à la distance d’une lieue pour chercher un havre. La baie se trouva pleine de glace ; et la chaloupe qui s’avança près de la côte, à la longueur d’un câble, ne put trouver de fond sur cent brasses. Les courans étaient fort rapides. Le 31, à quatre heures du matin et d’un temps fort clair, nous vîmes une terre haute ; mais étant plus près, nous trouvâmes que les glaces s’étendaient le long de la côte, dans une largeur d’environ cinq lieues, ce qui la rendait inaccessible. Le 1er. août, ayant été pris d’un calme, on mit la chaloupe en mer, et la sonde fut jetée à la distance d’environ deux encâblures d’une grande île de glace. Elle donna seize brasses sur un fond pierreux : mais, en sondant une seconde fois, on