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peut refuser à ces trois célèbres monumens, ou du moins à leurs principales circonstances, une place dans ce recueil. La reine Élisabeth prit un intérêt si vif à la première des trois expéditions, que, se trouvant à Greenwich, lorsque Frobisher y passa, elle lui fit l’honneur d’envoyer un gentilhomme à bord pour lui souhaiter un heureux voyage ; et que Wolly, secrétaire-d’état, s’y rendit lui-même, dans la seule vue d’exhorter son équipage à suivre avec une aveugle soumission les ordres du commandant.

C’est à la pointe d’Écosse, nommée Swinborn, que l’auteur donne sa position le 26. « Nous prîmes, dit-il, notre hauteur, qui se trouva de 59° 46′, la distance du soleil à notre zénith étant de 37°. Le 11 juillet, nous vîmes l’Islande ; elle se présentait comme une haute pointe couverte de neige. Nous étions à la hauteur de 60°. On navigua vers la terre ; et la sonde ne trouva point de fond sur cent cinquante brasses d’eau. La chaloupe, qui se mit en mer, fut forcée de revenir à bord par la quantité des glaces qui bordaient les côtes. Une forte brume y mit nos bâtimens même en danger. On fit route à l’ouest.

» Le 20, nous aperçûmes une terre haute, à laquelle on donna le nom de queen’s Elisabeth Forehead, ou cap de la reine Élisabeth ; et, rangeant la côte au nord, nous découvrîmes une autre pointe avec un enfoncement, ou peut-être même un détroit entre les deux poin-