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gnols, où sa réputation lui fit obtenir l’emploi de grand pilote de Castille, et qu’après le retour du fameux vaisseau de Magellan, qui lui avait enlevé l’honneur auquel il paraissait aspirer, il fut employé par quelques négocians de Séville pour conduire une escadre aux Indes orientales par le détroit que Magellan avait découvert. Mais, au lieu de suivre cette route, il entra dans le Rio de la Plata, où il passa plusieurs années à faire des établissemens. Ensuite le mauvais accueil qu’il reçut à la cour d’Espagne le fit retourner, en Angleterre en 1528. Il y retrouva toute la faveur qu’on avait accordée à son père, surtout lorsqu’à l’ancien dessein de chercher un passage au nord-ouest il eut substitué celui de tourner les recherches au nord-est. À la vérité, cette tentative n’eut pas plus de succès que l’autre ; mais les Anglais reconnaissent qu’ils lui doivent leur commerce de Russie et la pêche de Groënland, dont ils ont tiré de grands avantages.

Un de leurs plus célèbres voyageurs fait là-dessus la réflexion suivante : « Quoique les premières entreprises pour découvrir ces passages au nord-ouest et au nord-est aient coûté quelques dépenses, et que jusqu’à présent elles n’aient pas conduit au but qu’on s’est proposé, les résultats en ont été si favorables à la nation anglaise, que, loin de se refroidir dans cette recherche, elle doit, aussi long-temps qu’il lui restera quelque espérance de réussir, con-