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ni du continent. Ramusio cite une lettre de Sébastien Cabot, fils de Jean, où l’on trouve « qu’ayant dirigé long-temps, leur course au nord-ouest, jusqu’à la latitude de 69° 30′, et trouvant, le 11 juin, la mer ouverte, sans glace et sans aucun autre obstacle, ils n’auraient pas fait difficulté de continuer leur route droit au Cathay, dans les Indes orientales, si la révolte de leur équipage ne les eût forcés de revenir en Europe : » confirmation assez claire de l’espérance et du dessein qu’ils avaient conçus de trouver un passage au nord-ouest. Mais Sébastien Cabot s’explique lui-même avec beaucoup plus de clarté dans une lettre au nonce du pape en Espagne : C’était, dit-il, la structure du globe terrestre qui lui avait fait naître l’idée d’aller aux Indes en dirigeant sa navigation au nord-ouest. Il ajoute, « qu’ayant rencontré la terre contre son attente, et lorsqu’il comptait n’en pas trouver jusqu’à la hauteur des côtes de Tartarie, il l’avait suivie jusqu’à la latitude de 56°, et que, trouvant qu’elle s’étendait vers l’ouest, il avait abandonné son entreprise et dirigé sa course vers le sud. »

Il y a beaucoup d’apparence que les Cabots, découragés par le mauvais succès de cette expédition, renoncèrent à l’espoir de trouver un passage au nord-ouest. On a vu du moins dans une autre partie de ce recueil, que Sébastien, se proposant peut-être d’en chercher un du côté du sud, passa au service des Espa-