Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

et des autres ports de la partie orientale de l’Amérique. On a longé les côtes est et ouest du Groënland. Les modernes ont profité de l’expérience des premiers navigateurs. Les physiciens et les géographes ont tâché de deviner, par la théorie, en quel temps et de quel côté on peut aborder au pole ; mais si ces travaux ont eu d’ailleurs quelque utilité, ils laissent cependant le point capital du problème dans l’obscurité où il était lorsqu’on le proposa pour la première fois.

Les lettres patentes de Henri vii, qui subsistent encore dans les collections anglaises, ne laissent aucun doute que le premier voyage des Cabot n’ait été entrepris pour la découverte d’un passage aux grandes Indes par le nord-ouest de l’Amérique. Il paraît certain que Jean Cabot partit de Bristol dans cette vue au printemps de l’année 1497, avec un vaisseau équipé aux dépens du roi, et trois ou quatre petits navires frétés par quelques marchands de la même ville. Le 24 juin, à cinq heures du matin, il aperçut une terre à laquelle il donna le nom de Prima-Vista, comme la première qu’il eût rencontrée, et qui faisait partie de l’île de Terre-Neuve ; mais ayant tourné au sud, et s’étant avancé jusqu’à la hauteur du cap Floride, il revint en Angleterre sans avoir tiré d’autre fruit de son entreprise. On a déjà remarqué, sur le témoignage de quelques anciens écrivains, qu’il ne débarqua même en aucun endroit ni de l’île,