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on perce le tronc pour en obtenir une liqueur qui, concentrée par l’évaporation au moyen du feu, donne un sirop épais. On la verse alors dans des moules, et l’on a ainsi des pains ou des tablettes d’un sucre roux et presque transparent, qui est assez agréable, si l’on a su atteindre le degré de cuisson convenable.

Le catalpa, le bignonia radicans, ou jasmin de Virginie, le calycanthus ou arbre aux anémones, le faux acacia ou robinier, l’acacia rose, le tulipier, le laurier-tulipier ou magnolia, dont nous possédons plusieurs espèces, l’assimmier, le tupelo , l’arbre de neige ou chionanthus, le sassafras, le laurier-benjoin, sont des arbres de la partie tempérée de l’Amérique septentrionale plutôt que du Canada. Nous les avons naturalisés chez nous, de même que le chèvrefeuille écarlate, le cirier ou myrica cerifera, et un grand nombre d’autres arbrisseaux : celui qui porte le nom d’arbre du mal aux dents (tooth-ake-tree en anglais), zanthoxylum fraxini-folium, possède, dit-on, la vertu que son nom indique ; on le nomme aussi clavalier, ou frêne épineux.

L’apalachine est une espèce de houx (ilex cassine) ; ses feuilles se prennent en teinture comme le thé. Les sauvages du pays leur attribuent un grand nombre de propriétés, et ne vont jamais en guerre sans s’être assemblés pour en boire. Leur méthode est de griller les feuilles, à peu près comme le café se grille en Turquie, et de jeter de l’eau dessus, dans des