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On a rapporté précédemment les observations du capitaine Wood, Anglais, sur la Nouvelle-Zemble.

Quelque faibles que soient les notions que nous avons pu rassembler sur la Nouvelle-Zemble et sur ses productions, il faut avouer que nous en avons encore moins à l’égard des habitans qu’elle peut renfermer. Très-peu de voyageurs ont parlé des Zembliens ; et le portrait qu’ils en ont fait est si éloigné de la vraisemblance, que leur existence paraît une chimère. Le plus grand nombre des écrivains et des voyageurs modernes prétend que la Nouvelle-Zemble n’a point d’habitans naturels ; et c’est l’opinion la plus probable. Suivant les voyageurs hollandais, les hommes qu’on rencontre sur cette terre sont des Samoyèdes, qui y passent à la fin de l’hiver et qui s’y occupent pendant l’été seulement à la chasse et à la pêche ; mais leurs cabanes et leurs instrumens y restent toute l’année, et, c’est ce qui a fait croire sans doute que la Nouvelle-Zemble avait des habitans. Les Samoyèdes rapportèrent aux Hollandais qu’il n’y avait point d’autres habitans dans la Nouvelle-Zemble que ceux de leur nation qui y passaient et qui y restaient pendant l’hiver, lorsqu’ils ne pouvaient pas revenir. Ils ajoutèrent qu’il en périssait souvent par le vent du nord, qui éteignait en très-peu de temps toute chaleur naturelle, quelques précautions qu’on eût prises pour se garantir des effets du froid.