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il avait entendu parler de l’aventure de Laab, il aborda à l’île de Jean Mayen, et il eut assez de courage pour visiter l’endroit où avait paru l’incendie. Il remarqua que la montagne n’avait aucune crevasse, qu’elle n’avait vomi que des cendres, et que tout le terrain en était couvert à deux lieues alentour, à la hauteur d’un pied.

On a vu précédemment, par la relation du voyage du Hollandais Barentz, que la Nouvelle-Zemble est un des misérables pays de l’univers rempli de montagnes et toujours couvert de neige. Les seuls endroits qui en soient dégagés sont des fondrières impraticables où il ne croît que des plantes chétives.

Le règne animal n’est guère plus riche : à l’exception des renards et des ours blancs, qui sont très-féroces, il ne paraît pas que la Nouvelle-Zemble nourrisse d’autres quadrupèdes. À l’égard des oiseaux, on y retrouve une partie des mêmes espèces que dans le Spitzberg ; mais ils n’y passent que huit ou neuf mois. Le reste de l’année, qui est le temps de l’hiver où le soleil ne se montre que quelques instans, ou même ne paraît pas du tout, on n’y voit que des renards. Les ours même demeurent continuellement dans leurs tanières. On trouve la description de ces animaux et des exemples terribles de leur force et de leur voracité en différent endroits de cet ouvrage.