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a vers le milieu du dos une nageoire qui se voûte un peu en descendant, et deux autres sous le ventre, assez semblables à celles de la baleine, couvertes d’une peau épaisse et mêlée d’arêtes. Sa queue ressemble aussi à celle des baleines. Il a sur le cou une ouverture par laquelle il rejette l’eau, mais à moins de hauteur que la baleine ; et le bruit qu’il fait en la rejetant est différent aussi par la force et par le son. Ses yeux sont fort petits, à proportion de sa grosseur. Il a le dos brun, la tête de même couleur, mais marbrée, et le dessous du ventre blanc. Les butskopfs suivent long-temps un vaisseau, et s’en approchent si près, qu’ils se laissent même toucher avec un bâton. Ils nagent contre le vent, comme tous les gros poissons, et Martens juge que c’est pour se mettre à couvert de la tempête ; il croit même qu’ils en sont comme avertis par des douleurs qu’ils sentent quelques jours auparavant, et qui leur font faire des culbutes surprenantes, qu’on ne saurait prendre, dit-il, pour un jeu.

L’île de Jean Mayen, située sous le 71e. degré de latitude, et à 40° environ de longitude occidentale du méridien de Paris, n’est considérable ni par son étendue ni par ses productions. Elle tire son nom du capitaine Jean Jacobs May, Hollandais, qui la découvrit en 1614 ; son étendue n’est que de huit à dix lieues du sud-ouest au nord-est ; sa largeur varie. En quelques endroits, elle peut avoir deux ou trois lieues de largeur, et en d’autres un quart de lieue.