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en vit un qui, d’une pate à l’autre, n’avait pas moins d’un empan de longueur. Les plus grands ont les couleurs les plus vives. Ils ne vivent pas long-temps hors de l’eau. En mourant, leurs pates se retirent vers la bouche, et peu de temps après leur mort ils se brisent en morceaux.

Martens décrit aussi divers poissons et d’autres habitans des mers, qu’il a vus soit dans les parages du Spitzberg, soit dans ceux qu’il a traversés pour arriver à ce pays. Ce sont : le maquereau, le marsouin,le butskopf (delphinus orca) ou l’épaulard, le weissfisch (delphinus albicans) ou le bielouga le nahrval, la scie, le hay ou requin, le drachenfisch ou poisson dragon, et différens mollusques.

Les Allemands ont nommé weiss-fisch (poisson blanc) le bielouga, qui a la figure d’une baleine, et jusqu’à vingt pieds de long. Il n’a pas de nageoires sur le dos ; mais il en a deux sous le ventre, et sa queue ressemble à celle de la baleine. Il a sur la tête une bosse et un trou par lequel il rejette l’eau. Sa couleur est un jaune pâle, et sa graisse assez abondante, à proportion de sa grosseur, mais si molle, que le harpon s’en détache facilement. On rencontre ces poissons en troupes, et Martens, en vit à la fois plusieurs centaines.

Le butskopf est encore un monstre du Spitzberg qui a depuis seize jusqu’à vingt pieds de long. Son museau est d’une même grosseur et sans pointe, rempli de petites dents aiguës. Il