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d’écailles qui ont la dureté de celles des chevrettes. Ils ont quatre cornes, dont les deux premières sont courtes mais droites, et les deux autres crochues et pointues. Ils ont deux yeux et n’ont qu’un naseau. De six écailles qu’ils ont sur le dos, la première a la forme d’une navette de tisserand. On compare la figure de leur queue à celle d’un bouclier, mais elle est fort courte. La première des six écailles du dos est garnie de jambes en croissant ou plutôt en faucille ; le dehors en est rond, le dedans dentelé comme une scie, et les extrémités pointues. À chaque côté de la seconde et de la troisième écaille, quatre autres jambes qui leur servent comme d’avirons ont une petite jointure en bas qui facilite leurs mouvemens. Ces insectes ne se trouvent que sur la baleine ; et lorsqu’ils sont attachés à sa peau, ils ont leurs deux dernières jambes croisées sur le dos ou levées ; les six autres, qui ressemblent à celles de l’écrevisse, ont chacune trois jointures et sont fort aiguës. Le pou de baleine s’attache si fort à la peau de ce poisson, qu’on le mettrait plutôt en pièces que de l’en arracher ; et, pour l’avoir en vie, on est obligé de couper un morceau de la partie à laquelle il est attaché. Il ne se tient que sur les nageoires et les parties génitales, où la baleine ne peut se frotter facilement Elle est quelquefois si couverte de ces insectes, qu’ils emportent de grandes parties de sa peau. C’est dans le temps de la chaleur qu’elle en est particulièrement tourmentée.