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jusqu’à leur faire craindre de s’en approcher assez pour le tuer à coups de lances, seules armes néanmoins qui puissent l’expédier promptement. Martens raconte que des pêcheurs de sa nation ayant lancé par méprise le harpon sur un gibbar, il les entraîna tout d’un coup, avec leur canot, sous un glaçon d’où ils ne purent sortir. Les gibbars ont la queue plate. Lorsqu’ils paraissent dans la mer du Spitzberg, on n’y voit plus de baleines.

On trouve dans la mer du Spitzberg diverses sortes de petits animaux maritimes, qui sont : le crabe pagure ou tourteau, la chevrette, la salicoque et le pou de baleine. Les premiers sont trop connus pour les décrire.

Ils se trouvent ordinairement entre les rochers le long de la mer, et dans la graisse de la baleine qui flotte sur l’eau. Ils sont la proie des oiseaux de mer, qu’on ne manque point de voir en grand nombre dans tous les lieux où l’on trouve de ces petits animaux. On en voit aussi d’autres qui sont beaucoup plus petits, et qui sont la nourriture ordinaire des baleines, ce qui doit en faire supposer une prodigieuse abondance ; Martens a de la peine à le croire, mais c’est uniquement parce qu’il ne peut s’imaginer qu’une si mince nourriture pût les rendre si grasses. Il juge plutôt, dit-il, qu’ils servent à nourrir les oiseaux de mer.

Le pou de baleine, pycnogonon balænarum, ne ressemble au pou ordinaire que par la tête. Le corps de ces animaux est couvert